Le "juste" prix pour un Beauceron LOF
Acheter un chien dans un élevage, c’est une somme, nous en conviendrons. Certains (beaucoup ?) vous diront que le prix est excessif et que les éleveurs se font de l’argent sur le dos de leurs chiens.
Alors, afin de comprendre ce prix, voyons quel est le coût de production d’un chiot :
1 - La chienne :
- La saillie : soit l’étalon est présent à l’élevage, soit l’éleveur a recours à une saillie « extérieure ». Dans ce cas là, il choisit un mâle non présent chez lui ; il faut alors se déplacer (parfois très loin !) et se loger afin de faire plusieurs saillies, payer les saillies (plus le matériel et l’acte vétérinaire en cas d’insémination artificielle).
- La gestation :
- Le suivi : à partir de 25-30 jours de gestation, le vétérinaire fera une échographie afin de savoir si la chienne est pleine et si les chiots se portent bien. Ensuite, il réalisera des radiographies afin de compter le nombre de chiots. Toute anomalie entrainera une visite chez le vétérinaire, les bons éleveurs étant attentifs et stressés par le déroulement de la gestation et l’état de leur chienne !
- L’alimentation : quelques semaines avant la mise bas, il faudra changer l’alimentation de la chienne pour des croquettes « chiots », plus énergétiques mais aussi plus chères.
- La mise bas : quelques jours avant l’arrivée des chiots, il faudra mettre en place tout le matériel nécessaire :
- une caisse de mise bas adaptée à la race (avec barres anti écrasement, lampe chauffante, matériaux facile à nettoyer et désinfecter au fond et sur les parois de la caisse, tapis anti dérapant pour que les chiots se déplacent facilement, draps et couvertures…)
- le matériel de premiers soins
- de quoi identifier, peser et biberonner les chiots s’ils sont nombreux
Et cela, c’est sans compter si la mise bas se passe mal : il faudra alors pratiquer une césarienne chez le vétérinaire en urgence, certains chiots peuvent nécessiter des soins particuliers, voire ne pas survivre à la mise bas/césarienne…
2- Les chiots :
2- Les chiots :
- L’alimentation : les chiots têtent le lait de leur maman de façon exclusive jusqu’à 3 semaines environ. Si les petits sont très nombreux, il faudra prévoir de complémenter avec du lait en poudre spécialement conçu pour les chiots et biberonner. Vers 3 semaines, ils commencent à manger de la bouillie de croquettes : des croquettes de bonne qualité pour avoir une croissance optimale et sans carence.
- Le vétérinaire : les chiots auront droit à au moins deux visites avant de partir à 8 semaines, pour s’assurer qu’ils sont en bonne santé, les identifier par puce électronique et les vacciner (1 voire 2 rappels).
- Les traitements : il faut veiller à vermifuger la chienne et ses petits tous les 15 jours afin d’éviter la présence de vers qui pourraient perturber la croissance des chiots.
- La déclaration : issu de parents LOF, il faut déclarer la naissance auprès de la SCC et demander le certificat de naissance de chaque chiot, qui atteste que les chiots sont eux aussi LOF. Chaque inscription est payante et donc à compter dans le prix d’un chiot (LOF uniquement !).
- La socialisation : dès que ce sera possible, l’éleveur habituera les chiots à toutes sortes de situations : trajets en voiture, balades en ville, visites en club, contacts avec d’autres animaux (chevaux, poules, chats…) et humains (enfants, personnes agées), jeux dans le jardin avec toute sorte d’ « obstacles » …
Ces frais sont des charges directement liées aux chiots, mais il y a bien plus que ça à prendre en compte !
En effet, quand elles n’ont pas de chiots, les chiennes (et autres chiens de l’élevage) continuent à vivre, jouer, manger, travailler ou nécessiter des soins… Ce ne sont pas des utérus sur pattes et ils ne sont pas mis sur "pause" entre chaque portée, entretenir plusieurs chiens au quotidien a un coût !
3- En amont :
Plus difficiles à quantifier, le travail de sélection en amont, et tout ce qui est mis en place afin de produire des chiots « de qualité » :
En effet, quand elles n’ont pas de chiots, les chiennes (et autres chiens de l’élevage) continuent à vivre, jouer, manger, travailler ou nécessiter des soins… Ce ne sont pas des utérus sur pattes et ils ne sont pas mis sur "pause" entre chaque portée, entretenir plusieurs chiens au quotidien a un coût !
3- En amont :
Plus difficiles à quantifier, le travail de sélection en amont, et tout ce qui est mis en place afin de produire des chiots « de qualité » :
- Les cotations et expositions de beauté : elles permettent de certifier qu’un chien est « conforme au standard », voire que c’est un excellent sujet pour la race (cotations élevées). C’est la reconnaissance du travail de sélection de l’éleveur et à plus grande échelle cela joue sur le maintien ou l’amélioration de la race. Concours et expositions permettent aussi de valoriser l’élevage en proposant des chiens de qualité ; l’inscription est payante (entre 30 et 80€ par chien en fonction de l’importance de la manifestation), mais il faut aussi compter les frais de déplacements (300km en moyenne pour nous) et de logement sur place…
- Le dépistage de la dysplasie et l’identification ADN pour chaque chien : l’éleveur paye son vétérinaire pour l’anesthésie, les radiographies et les prélèvements, il faudra ensuite envoyer tout ça pour analyse et lecture officielle, et là encore faire un chèque.
- Le matériel du quotidien : couchage, alimentation, jouets, entretien des animaux, de leur logement et du terrain, soins, mais aussi frais liés au véhicule, électricité, eau, gaz, téléphone et internet, matériel de bureau…
4- Tout le reste…
Complètement impossible à compter, le temps !
S’occuper des papiers, des animaux, de l’éducation de base des chiots et du travail des parents, des locaux et du ménage, se déplacer pour le travail et les expositions, recevoir des visites, discuter et conseiller les propriétaires ou futurs propriétaires, même si tout ça est un plaisir, cela prend beaucoup de temps et d’énergie !
Un petit calcul pour vous donner une idée : sur une portée de beaucerons, il y a environ 6 chiots : 6 x 1000 = 6000€. Oublions les charges pour le moment. Il y a 4 mois entre la saillie et le départ du chiot pour sa nouvelle famille, donc 6000/4 = 1500€. A cela, retirez toutes les charges énoncées au dessus… Il ne reste pas grand-chose ! Et peu de monde accepterait de travailler pour moins que ça…
Cet article n'est pas là pour "plaindre" les éleveurs, mais seulement pour ouvrir les yeux des sceptiques sur le fait que le prix des chiots LOF est justifié.
Ne vous y trompez pas, un petit élevage ne « se fait pas d’argent », il fait en sorte de rentrer tout juste dans ses frais ! Un bon éleveur n’est pas motivé par l’appât du gain, mais par la passion pour les chiens, la race et la reproduction !